Des meuniers de la région, ayant perdu leur outil de travail au cours de la première guerre mondiale, s’associent et font appel à l’architecte parisien Vuagnaux pour construire un moulin moderne : « La Meunerie Lilloise ».
Une parcelle de 8 hectares est retenue sur les bords de la Deûle, là où s’élevait autrefois la Cense de Saint Venant. L’emplacement bénéficie de la présence d’embranchements ferroviaires, en plus des dessertes fluviales et routières .
Le style choisi est néo-régionaliste. Les travaux dureront de 1920 à 1922. A leur achèvement, les bâtiments monumentaux longs de 140 m se composent de 16 silos à blé, d’un « nettoyage » dont le rôle consiste à nettoyer les grains, d’une tour-clocher haute de quarante mètres, d’une meunerie et du magasin aux farines servant à stocker le produit fini. Très rapidement, 16 nouveaux silos à blé, prévus dès l’origine, seront construits.
Mise en service en juin 1923, la minoterie représente alors le fleuron de l’industrie meunière. Elle concurrence les plus grandes minoteries de France avec 600 tonnes de farine produites par jour. Le 30 juillet 1928, les Grands Moulins de Paris rachètent « La Meunerie Lilloise ».
Durant les décennies suivantes, l’activité ne cessera de se développer, et malgré quelques fluctuations, restera importante jusqu’au dernier tiers du XXème siècle. L’entreprise comptera à ce moment un maximum de 366 salariés. Au sein du groupe, le moulin de Marquette-lez-Lille travaille principalement pour l’exportation, en plus de la clientèle régionale. Ses plus gros marchés sont : l’Égypte, le Sri Lanka, la URSS, le Maroc…
Mais le déclin s’amorce. Dans les années 80, la France perd de gros marchés à l’export et l’arrêt de la production sur Marquette est décidé en 1986. Le site fermera définitivement en 1989. Laissé à l’abandon par les différents propriétaires privés pendant près de 30 ans, le site des Grands Moulins de Paris est interdit d’accès par un arrêté de péril imminent.
Classé à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques le 30 mars 2001, le bâtiment sera réhabilité à partir de 2018, grâce à un important programme immobilier. Ré-inauguré le 24 mars 2022, le bâtiment historique accueille aujourd’hui 246 appartements.