L’église Saint Amand

En 1873, Marquette connaît une forte progression démographique, due à l’industrialisation de la ville. On fait appel à l’architecte Maillard, de Tourcoing, pour construire une nouvelle église. On peut remarquer que l’entrée est dans l’axe de la porte de le l’hôtel de ville, autrefois château Despretz (maire, donateur et paroissien).

Le 1er coup de pioche est donné le 8 décembre 1874, la 1ère brique est posée le 23 mai 1875. L’église achevée, de style roman, est consacrée le 19 septembre 1880 sous le double vocable du Sacré-Coeur de Jésus et de Saint Amand. La flèche ne sera jamais construite faute de subsides.

Le clocher abrite 2 cloches : Claire, Jeanne, Victoire (1921) et Marie, Louise, Ernestine,(1931). Elles remplacent les cloches d’origine, subtilisées par les allemands en 1917.

L’église fut endommagée par le bombardement du tout proche pont de l’Épinette en décembre 1944. Les vitraux ont alors été soufflés par l’explosion des bombes. Elle sera restaurée entre 1952 et 1954. Elle sera fermée en 1999 pour d’importants travaux de mise en conformité, de sécurité, de peinture et d’électricité. Elle rouvrira le 3 septembre 2000.

A l’intérieur de l’église on peut voir le baptistère en pierre, marbre et cuivre provenant de l’ancienne église de 1827 et un chemin de croix offert par les paroissiens en 1911.

Plusieurs donateurs ont laissé leurs marques. Les frères de St Jean de Dieu ont sculpté, dans les chapiteaux des colonnes du transept, des grenades, symboles de leur ville d’origine. La famille Denis du Péage est représentée par un lion dans un vitrail. Sur un autre vitrail une fleur à 8 pétales semble broyée par 8 rouleaux, évoquant ainsi le moulin de la famille Despretz . Toutefois, aucune signature n’a pu être relevée concernant M. Bonduelle, pourtant lui aussi financeur de l’église. Par modestie sans doute.

Parmi une statuaire, autrefois polychrome, on peut voir la Vierge à l’Enfant avec la particularité que celle-ci a la main posée sur le ventre de Jésus. Très longtemps les mamans venaient lui présenter leurs nourrissons car elle avait la réputation de guérir leurs maux de ventre.

Place du Général de Gaulle, centre historique

L’îlot délimité par la Deûle et son confluent la Marque était de toute évidence destiné à former le centre du village de l’époque : « Marquette », qui doit d’ailleurs son nom à la rivière.

Lieu de convergence, de vie, d’échanges, de rencontres, c’est donc tout naturellement que s’y sont regroupées les principales activités de la vie quotidienne, marchande, administrative et officielle. Cœur de la cité, la place rassemblait la population pour de nombreux événements ou activités qui ont évolué au fil des ans.

Les témoignages des plus anciens le confirme encore au début du XXème siècle :  » J’entendais le martèlement des sabots des chevaux résonner sur les pavés de la rue de l’église (aujourd’hui rue des Martyrs de la Résistance). On ramassait le crottin pour enrichir la terre de jardin « . Janine se souvient aussi  » des troupeaux de moutons qui allaient paître vers les prairies du Touquet tout proche « . Il est vrai qu’à l’époque seules les rues de l’Église, de Wambrechies et de l’Épinette étaient pavées. Les autres étaient des chemins de terre.

Dans les années 1920, les pavillons des rues du Maréchal Foch et de la Victoire voient le jour. Dans les années 1954 -1955, c’est le quartier du Touquet, près du cimetière, qui agrandit le centre, suivi par les quartiers des « Docteurs » en 1962 et des « Musiciens » en 1965. Les terres agricoles se réduisent comme peau de chagrin et les nombreuses fermes alentours disparaissent. Pour le « centre », c’est une époque de grande activité. De nombreux commerces se sont implantés et le marché du mercredi installé entre la mairie et l’église remplit les allées de chalands, marquettois ou bateliers de passage.

Mais les temps changent. L’ère industrielle impose son rythme et son style. Aujourd’hui la place dénommée place du Général de Gaulle est bordée essentiellement de maisons d’habitation qui encadrent la mairie et l’église. Végétalisée et piétonne, elle a gardé néanmoins son ambiance conviviale.

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